Mobilisation à la suite des attaques de loup dans le Sud meusien

Mis à jour le 12/05/2021

La présence du loup est officiellement avérée en Meuse depuis octobre 2013, date des premières prédations constatées. Après une période 2013/2014 marquée par de nombreuses attaques et une mobilisation des agriculteurs pour mettre en œuvre les dispositions du plan national Loup (protection par des clôtures adaptées, aides bergers, tirs d’effarouchement, etc.), des prédations surviennent encore chaque année et plus particulièrement dans quelques communes limitrophes des Vosges et de la Haute-Marne. Au cours des dix derniers mois, sept attaques sont à déplorer dont deux intervenues en avril 2021. Localisées sur différentes communes du Sud du département, elles sont relativement éparses les unes par rapport aux autres.

La coexistence du loup, espèce protégée au plan international (convention de Berne de 1979), et d’une filière d’élevage remplissant ses fonctions économiques et écologiques autorise la mise en place de plusieurs dispositifs pour protéger les troupeaux et, le cas échéant, pour permettre aux agriculteurs de se défendre et d’être indemnisés. L’éleveur doit transmettre à la direction départementale des territoires le constat réalisé par l’Office français de la biodiversité, et, selon les cas, plusieurs pièces administratives.

• Protection des troupeaux
Pour protéger les troupeaux des attaques, l’État finance à hauteur de 80 % de la dépense éligible les différentes mesures de protection engagées par les éleveurs. Dans ce cadre, plus de 70 000 € ont été alloués aux éleveurs pour prévenir les risques d’attaques depuis 2019, permettant la mise en place de clôtures électriques, l’acquisition et l’entretien de chiens de protection ainsi que la prise en charge des frais de gardiennage.

Les éleveurs peuvent aussi pratiquer le tir d’effarouchement. Cette démarche ne nécessite pas d’autorisation préalable de l’administration. Ces tirs ne peuvent servir qu’à effrayer les loups et seuls les éleveurs détenteurs d’un permis de chasser ainsi que les louvetiers peuvent pratiquer ces tirs. Il s’agit donc de tirs non létaux dont les types de munitions sont strictement encadrés. D’autres dispositifs d’effarouchement à l’aide de sources olfactives, visuelles ou sonores peuvent aussi être utilisés.

Par ailleurs, deux éleveurs Meusiens concernés sont déjà autorisés par arrêté préfectoral à pratiquer le tir de défense simple dans des parcelles identifiées et répondant à certains critères. Une telle mesure est strictement encadrée. L’éleveur doit étayer sa demande et justifier qu’il a au préalable pris toutes les mesures nécessaires pour protéger son troupeau avant d’aborder l’étude du tir de défense. Les demandes que peuvent formaliser les autres éleveurs en ce sens seront examinées par les services de la DDT.

• Indemnisation des éleveurs
Les éleveurs concernés par les prédations du loup peuvent se faire indemniser. La demande d’indemnisation est instruite par la Direction Départementale des Territoires (DDT).
L’indemnisation, fixée par montants forfaitaires, couvre selon certaines conditions :
- Les animaux tués ou gravement blessés ;
- Les animaux disparus ;
- Les pertes indirectes (liées au stress) ;
- Les soins légers ;
- Les coûts de réparation ou le remplacement du matériel endommagé.

L’État a déjà accordé près de 15 000 € d’indemnisation depuis 2019. S’agissant de l’année 2021 et à la suite des dernières attaques, trois demandes d’indemnisation sont en cours d’instruction.

Vous pouvez trouver toutes informations utiles sur le sujet via le lien :
https://www.meuse.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement/Loup-et-activites-d-elevage